Après des études en sociologie et treize ans d’expérience dans le domaine des ressources humaines, Joëlle Sanchez a créé son entreprise, SAJ Conseils, en 2019. L’objectif? «Aider les organisations et les entreprises à trouver des solutions concrètes aux problématiques humaines.» Basée à Lausanne, elle privilégie trois axes d’intervention: l’atteinte à l’intégrité, le développement du leadership et la conduite du changement. Depuis le 12 janvier dernier, elle est désormais certifiée PULSIONS.
Vous avez créé votre entreprise SAJ Conseil en 2019. Pourquoi avoir pris cette décision?
J’ai un parcours dans les RH qui m’a permis de gravir les échelons et d’occuper des postes à responsabilités. Mais j’éprouvais une certaine frustration, en mesurant les lenteurs et barrières à surmonter dans le développement des thématiques humaines lorsque l’on fait partie d’une structure. J’ai le plus souvent travaillé pour le service public, notamment au sein de corps de police à Neuchâtel, puis à Lausanne… J’avais le bon âge et l’expérience qu’il fallait. J’ai logiquement ressenti le besoin et l’envie d’adopter cette posture d’interlocutrice externe et de faire évoluer ces curseurs.
Vous avez suivi des études de sociologie. En quoi cette science peut vous aider dans les RH?
En fait, j’ai découvert les RH par le biais de la recherche… La sociologie permet de déchiffrer les dynamiques individuelles et collectives et, surtout, de prendre un peu de recul par rapport à une problématique donnée. Lorsqu’on aborde des situations plus lourdes au niveau émotionnel, il est toujours utile de s’arrêter et de sortir une grille d’analyse qui offrira la distance nécessaire à une meilleure évaluation.
Chez SAJ Conseil, vous placez l’humain au premier plan. Pour quelle raison?
Les interactions humaines me fascinent depuis longtemps: comment les gens se construisent et interagissent les uns avec les autres… En entrant dans le monde du travail, j’ai été impressionnée de voir à quel point ce milieu – dans lequel on passe finalement le plus de temps – est capable de mettre les gens en souffrance. J’ai moi-même été victime d’un burn-out. Cette période compliquée m’a beaucoup aidée. Jusqu’où peut-on aller dans l’investissement de soi? Quelles limites sommes-nous capables de nous fixer? Cela m’a appris à comprendre les personnes qui passent par là.
Vous parlez de burn-out, mais il est aussi souvent question de harcèlement et de mobbing… Les mentalités sont-elles en train de changer?
Nous sommes à un tournant dans notre société. Tous ces comportements, admis par le passé envers les femmes ou les minorités, ne le sont plus. Les managers y sont fortement sensibilisés. Du fait que cette problématique du harcèlement au travail ou dans la rue est entrée dans l’agenda politique, on se montre de plus en plus attentif dans les entreprises. S’il y a effectivement des gens malveillants, on observe que ces comportements sont aussi provoqués par un manque de compétence managériale ou de la maladresse causée par une incompréhension du shift de notre société.
Le climat de travail est au centre de vos préoccupations. Pourquoi est-ce si important selon vous?
Un employé se sent plus épanoui, moins dans la souffrance, dans un climat sain et bienveillant. C’est avéré. Un bon manager doit avoir une tolérance zéro face au harcèlement ou au mobbing, mais aussi gérer les conflits et les soucis immédiatement. Il doit également accompagner l’humain dans tout ce qu’on lui impose au quotidien. J’ai donc bâti mes prestations autour de cette vision-là.
Vous êtes certifiée PULSIONS depuis le mois de janvier. Comment avez-vous découvert cette méthode?
Je travaille avec un partenaire, SCAN Compétences, pour lequel je réalise des assessments comme indépendante. Or, ce partenaire utilisait déjà PULSIONS… J’ai été agréablement surprise par cet outil. Il est très pratique, constructif et, dans le cadre de coaching individuel, il se révèle très concret. Dès que vous procédez au débriefing du profil, cela ouvre immédiatement des portes, les gens se projettent plus facilement.
Qu’avez-vous appris de vous-même en découvrant votre profil?
Cela m’a aidé à comprendre certaines choses sur mes comportements et sur ma façon d’entrer en action. Il m’a surtout conforté dans mon choix professionnel. Lorsque je me suis lancée comme indépendante, je l’ai fait sur un coup de tête: je n’avais pas de plan particulier, si ce n’est une envie et une vision… Et cela a fonctionné dès la première année. Mon profil PULSIONS a montré que ma fondamentale est Liberté Bleu. Cela signifie que je n’aime pas les règles, ni les contraintes, et que je préfère avancer à mon propre rythme. Aujourd’hui, je suis plus à l’aise avec mes contraintes d’indépendante que dans une structure où les règles sont définies à l’avance.
En quoi l’outil PULSIONS peut vous aider dans votre mission de coach?
Il est facile d’accès et de compréhension. Les personnes accrochent tout de suite et ont immédiatement des exemples en tête comme références. Je me réjouis de l’utiliser dans les entreprises. Cela permet de comprendre les différences entre chaque membre d’une équipe: à savoir que chacun fonctionne et s’active différemment. Cela peut être très constructif pour un manager de connaître ces éléments-là. Car on lui demande sans cesse de s’adapter aux singularités de chaque collaborateur. PULSIONS propose cette force-là.
