Jérémie a 34 ans. Il est né, il a grandi et il dirige aujourd’hui le Paradis. Niché dans les hauteurs de Satigny, le domaine viticole genevois au nom angélique élabore des vins diablement bien pensés. Depuis 2018, le papa d’un petit Arthur de bientôt 2 ans a repris les rênes du domaine familial. Avant cela, le passionné d’aventures humaines a switché de la biologie-chimie aux RH, avant de co-fonder l’agence Buxum Communication en 2013 – devenue aujourd’hui BuxumLunic. PULSIONS? L’outil l’aide depuis 2015, d’abord pour le sport puis dans son rôle de dirigeant. Un garde-fou, un support, une lanterne: la méthode l’a aidé à mieux se comprendre, à mieux comprendre les autres et à construire, pour le Domaine du Paradis, une équipe valeureuse, qui sait travailler ensemble. Interview.
Comment avez-vous découvert PULSIONS?
Daniel (le fondateur de la méthode, ndlr) est un ami de mes parents. Un soir, alors que je rentrais d’Espagne où je m’étais installé pour le tennis, il m’a parlé de PULSPORT et m’a proposé de faire mon profil. Même si j’avais arrêté la compétition, je trouvais intéressant de voir à quoi cela ressemblait. C’était le décryptage de mon comportement en tant que sportif… Dans lequel je me suis complètement reconnu! Je me suis dit que c’était dommage de ne pas l’avoir fait avant. Je pense que ça aurait donné des pistes d’entraînement tactique, physique et mental. Par exemple, dans mon jeu, il y avait quelque chose de flagrant mais sur lequel j’avais du mal à mettre des mots. Ayant, à l’époque, la Performance dans le Vert et l’Intérêt très bas, quand je menais trop largement, c’était un problème pour moi. Cela donnait souvent le même schéma: loin au-dessus au premier set, je perdais souvent le deuxième et, au troisième, c’était la bagarre! Je voulais comme retrouver un rapport d’égalité avec mon adversaire! C’est un gros problème dans un sport comme le tennis (rires). En connaissant mon profil avant, j’aurais sûrement mieux conscientisé mon jeu.
Quand l’avez-vous utilisé pour la première fois dans un cadre professionnel?
La première fois que j’ai utilisé PULSIONS, c’était avec mes associés, Guillaume et Vincent. Quand on a créé ce qu’est aujourd’hui BuxumLunic, on était jeune, on avait besoin de mieux se comprendre pour bien travailler ensemble. J’ai fait appel à Daniel en 2015, et il nous a accompagné. Chacun a fait son profil, puis une restitution individuelle. Quand on s’est vu en accompagnement d’équipe, tous les trois, c’était intéressant de mettre le doigt sur les grandes zones d’attention. Ça nous a permis de mettre en lumière nos forces et nos zones de frictions. Après? On voulait surtout éviter l’inertie du “Bon, maintenant vous savez comment je fonctionne.” On a senti une sorte d’urgence à mettre très vite des choses en place tant que c’était frais. PULSIONS a été pour nous un socle – et après c’était à nous de construire dessus.
Aujourd’hui vous l’utilisez dans votre gestion du Domaine du Paradis…
Le Domaine du Paradis existe depuis bien avant que je naisse, depuis 1983. Quand je l’ai repris, il y avait des gens qui y travaillaient depuis plus de 20 ans! Quand j’ai entamé ma transition entre Buxum et le domaine, en 2015, mon père était malade. Il y avait tout d’abord une phase fondamentale de transmission, un besoin de passer des moments avec lui et qu’il me transmette le métier. Pendant toute cette période-là je n’ai pas utilisé PULSIONS. Quand j’ai pris définitivement les rênes en 2018, j’étais en première ligne pour la toute première fois. J’ai dû me poser pour comprendre ce que je voulais faire de cette nouvelle place, et comment je souhaitais me positionner. C’est là que j’ai commencé à cristalliser l’ADN que je voulais insuffler au Domaine du Paradis. Des valeurs et des fondamentaux qui sont les miens, qui me ressemblent… et donc immanquablement que je voulais transmettre à l’équipe. Dans cette phase-là, il y a eu passablement de frictions, de changements, de départs… C’était normal, à mon sens, ça va avec le changement. Une fois que cela a été traversé et que la mue s’est achevée, nous en sommes sortis avec une équipe fantastique, qui correspond tout à fait aux ambitions que j’avais… C’est pour la recruter et la dynamiser que j’ai utilisé PULSIONS.
En quoi la connaissance de votre profil vous a aidé dans ces périodes de changement?
Dans les moments de crises, il m’est arrivé de constater que j’étais en échec sur certains points. A ce moment-là, la lecture de mon profil m’a vraiment aidé à mettre des mots sur le “pourquoi”. Aujourd’hui, j’ai un “P Bleu” comme on dit dans le jargon PULSIONS et j’ai besoin que ce que je fais ait du sens, que cela corresponde à mes valeurs intrinsèques : assumer ses promesses, chercher à être meilleur demain, savoir prendre le plaisir où il est, garder les choses simples. Dès qu’on touche à cela, ça créé de vraies frustrations chez moi. Et c’est très compliqué à encaisser. J’ai fait face à du mensonge, de la manipulation, de la tricherie… Et ça a tapé assez dur sur mes valeurs, assez pour me faire basculer et aller chercher d’autres pulsions plus basses: Orgueil, Intérêt… en cascade. Le savoir m’a permis de pouvoir nommer ce que je vivais, et agir de manière plus consciente et moins impulsive.
Au Paradis, quelle utilisation en faites-vous au quotidien?
Avant mon arrivée au Domaine, la hiérarchie était plutôt verticale. Aujourd’hui, nous sommes vraiment plus dans un management collaboratif, participatif. Avec Clémence, œnologue responsable du vignoble, Florian, œnologue responsable de la cave et Séverine, notre responsable administrative, nous sommes un quatuor. Je reste le directeur, mais ma volonté c’est que nous dirigions les opérations à plusieurs. Et cette décentralisation, cette montée en responsabilisation de mes collaborateurs, elle se fait avec PULSIONS pour s’assurer que nous sommes bien conscients de nos comportements: nous avons tous réalisé notre profil. Le but était de comprendre comment mieux travailler ensemble en tant qu’équipe tout en étant conscients de nos fragilités et de nos forces. Je voulais m’entourer de gens avec qui j’ai du plaisir à travailler, de la performance, de l’intelligence… J’ai décidé d’adapter nos processus internes à leur profil.
Qu’est-ce que PULSIONS vous a appris sur votre fonctionnement en tant qu’équipe?
Nous savons maintenant que nous avons peu de Bleu dans l’équipe. On a donc identifié qu’on a parfois du mal à prendre du recul sur certains sujets. Notre chance, c’est que nous avons une personne dans notre team qui est extrêmement pragmatique et qui est souvent la personne qui nous fait redescendre sur terre immédiatement. Du coup nous avons mis en place ce qu’on appelle des “sujets bleus” sur recommandation de Christian, notre consultant certifié PULSIONS: c’est quand on discute d’une idée, d’un concept et que le but n’est pas de se demander si c’est faisable ou non. Du coup dans ces moments-là, le membre de notre équipe qui est très pragmatique sait qu’il ne doit pas s’occuper de mesurer si c’est réalisable ou non. Autre exemple: aucun de nous n’a de pulsion dans le Rouge. Nous avons du mal à agir en contexte de rupture avec notre environnement et, pour nous, c’est compliqué d’arrêter quelque chose. Du coup, dans quelques jours, nous allons pour la première fois nous entraîner à parler de ce qu’on ne fera plus. On a appelé ça “Les rencontres foireuses” (rires). Le but est de faire des retrospectives sur nos actions en se posant la question “Qu’est-ce qu’on n’aurait pas dû faire”? Le premier qui essaie de trouver une solution – ce qui est notre fonctionnement naturel – a un gage. C’est pour s’entraîner à exprimer ce qu’on doit arrêter de faire, sans essayer de trouver d’alternatives. Cela est important, d’autant plus que nous avons une large gamme au Domaine et que mon ambition est de la réduire. Et réduire, cela veut dire supprimer certains vins! Et c’est extrêmement compliqué pour nous. Enfin, nous avons également constaté que nous avons tous la Nouveauté dans le Vert – ce qui veut dire que nous partons toujours de l’existant pour innover, créer. Et comme nous souhaitons opérer un rebranding, nous avons compris que nous devions absolument nous faire accompagner pour être disruptifs – ce qui est notre souhait, mais pas notre zone de performance!
En un mot, que vous a apporté PULSIONS dans la gestion du Domaine?
C’est un immense support, un support intelligent je dirais. C’est ce qui nous permet de conscientiser ce qui nous aurait probablement posé problème, que ce soit dans notre efficience, notre efficacité ou dans nos relations. Dans notre équipe nous avons tous le Social relativement haut – et PULSIONS est, notamment, un garde-fou pour préserver nos relations.