A la tête du département Trade finance de la Banque Cantonale Vaudoise depuis treize ans, Alexandre Krieger y pilote une équipe de 65 personnes. Il y a dix ans, ce meneur d’hommes et sportif assidu a fait la connaissance de PULSIONS. Depuis, passionné par cette méthode, il en a fait un outil de communication et d’aide à la résolution de problèmes utile dans bien des contextes.
Le département Trade finance que vous dirigez à la BCV s’occupe du financement des sociétés de négoce de matières premières. Quel est votre parcours professionnel?
J’ai terminé HEC Lausanne en 1988 pour immédiatement m’orienter vers la banque, toujours dans le même domaine qui est celui du financement des matières premières. Mon parcours s’est fait pour grande partie dans des banques, mais aussi, pendant deux ans, comme conseiller indépendant. Vaudois de naissance, j’ai effectué la majorité de ma carrière dans des banques suisses, que ce soit en Suisse romande, en Suisse alémanique à Bâle, mais aussi en Amérique du Nord et à Mexico. A mes débuts, j’ai travaillé à la Société des banques Suisses, la SBS, qui est ensuite devenue UBS. C’est là que je suis parti à l’étranger en tant qu’expatrié pour près de 4 ans avant de revenir en Suisse . Mais la plus grande partie de mon parcours s’est faite à la BCV, puisque j’ai la chance d’y travailler depuis une vingtaine d’années. Disons que j’ai eu l’occasion d’exercer ce métier tant du côté commercial que du côté de l’analyse crédit.
Pourquoi avoir choisi ce domaine?
Quand j’ai terminé mes études, les banques offraient quelque chose de très intéressant. D’une part, c’est une activité très diversifiée, avec une quantité impressionnante de métiers, surtout dans les banques universelles. Il y a aussi une présence internationale, ce qui m’attirait à l’époque quand j’ai intégré la SBS. Cette activité de financement des matières premières est très atypique. On est presque à part dans le domaine bancaire. Et c’est passionnant. Vous touchez toutes les régions du monde, parce que les flux de matières premières partent d’un coin du monde à un autre. Vous êtes au contact de cultures différentes, de gens différents. Il y a une dynamique très concrète parce que la matière première est à l’origine de tout. J’ai eu la chance de tomber sur des gens qui m’ont beaucoup inspiré, qui m’ont aidé à faire mon chemin. A la base je ne suis pas ce qu’on pourrait appeler un animal bancaire… tout ce qui est société, règlement, structure, ça n’est pas ma nature. Mais cet univers particulier m’a tout de suite correspondu. J’ai l’impression d’avoir fait plusieurs métiers sans jamais quitter la banque. A Mexico, à New York, j’avais chaque fois un environnement différent. Je ne suis pas quelqu’un qui pourrait rester dans la routine au même endroit très longtemps. Sans pour autant aller à droite et à gauche. J’aime ce qui bouge mais dans un cadre structuré. J’aime avoir la vision de mon horizon.
Comment avez-vous connu PULSIONS?
Quand j’ai accepté la responsabilité du poste que j’occupe actuellement, il y a deux ou trois choses que j’ai demandées. J’avais conscience que c’était un job qui n’allait pas être simple tous les jours, avec 65 personnes à gérer dans cinq ou six métiers différents. J’avais l’expérience de conduite d’équipe, mais c’était de la conduite directe avec six ou sept personnes. Tout à coup je suis passé à 65, avec la responsabilité de manager des personnes qui étaient elles-mêmes managers. J’ai donc demandé à avoir un coaching si j’en ressentais le besoin. Et cela s’est présenté deux ans environ après mon entrée en fonction. J’étais dans une situation avec un collaborateur dans laquelle j’étais incapable de parvenir à une solution. Impossible d’avancer malgré ma volonté de régler la chose. Je perdais beaucoup d’énergie. J’ai alors demandé un coaching et c’est dans ce contexte que j’ai rencontré Daniel Schmid, le fondateur de PULSIONS.
Quel a été votre premier contact avec la méthode?
Daniel travaille toujours d’une façon très méthodique. J’ai fait mon test puis il y a eu la phase de restitution. Parallèlement, nous avons aussi commencé à travailler ensemble sur la raison de ma démarche, sur mes besoins, mes attentes. Et sur ce qui posait problème avec ce collaborateur.
Quelles ont été vos premières impressions?
C’est là que l’aventure a commencé… Que débute la conviction que c’est une démarche extrêmement importante et qui m’a beaucoup apporté. Quand on aborde PULSIONS, il faut rentrer dans le système, en comprendre toutes les dimensions, les différents axes, pour appréhender son fonctionnement. Il faut également prendre conscience de ce que PULSIONS peut apporter ou pas. Ce premier travail a déjà été passionnant pour moi, car j’aime aller au fond des choses. En ce qui concerne mon profil, il y a un côté découverte. Je me suis très bien reconnu dans certaines PULSIONS, d’autres m’ont davantage étonné. Puis Daniel a tout remis en contexte et là, tout était clair. J’ai compris pourquoi dans telle situation je me comporte de telle ou telle manière. J’ai réalisé pourquoi, alors que dans mon job, les planètes étaient parfaitement alignées, cette situation conflictuelle était arrivée. Comment je devais fonctionner pour conserver cet alignement. Il a mis le doigt sur ce qui faisait que ça fonctionnait si bien dans mes responsabilités. Puis sur la manière dont je peux réagir lorsqu’une chose se complique. Quelques années plus tard, j’ai refait l’exercice à titre personnel, à une période où je me posais des questions sur un changement de carrière vers un poste d’indépendant. Là aussi cela m’a permis de mesurer la bonne adéquation entre une opportunité qui pourrait me séduire et ce qui était vraiment fait pour moi. Ça m’a permis de «cadrer mon appétit» et de me resituer professionnellement. Dans cette situation, moi qui suis à la base quelqu’un d’assez mathématique et rationnel, je m’étais laissé emporter par un certain enthousiasme qui aurait pu me conduire à trop de précipitation.
Vous évoluez dans le milieu des chiffres mais vous paraissez avoir un véritable intérêt pour les émotions humaines?
J’ai toujours piloté, et je ne dis pas diriger, par la stimulation, par quelque chose qui doit venir d’une force intérieure des gens, qui permette d’aller plus loin. Et avec le sourire plutôt qu’à coups de bâton. Il y a aussi chez moi, et c’est PULSIONS qui me l’a révélé, un appétit pour résoudre les choses. Et les résoudre dans le win-win. S’emporter et prendre des décisions radicales dans ce contexte, c’est pour moi un échec. De manière générale je suis quelqu’un qui va rechercher le conseil, le coaching. Je le fais aussi dans le sport. Je pratique le vélo de route, le VTT, le ski de rando l’hiver et la course à pied. Il faut qu’il y ait de l’endurance du recentrage avec soi, si possible de la souffrance et forcément du chrono.
Ça implique de trouver quelqu’un avec qui la relation est bonne, il faut que je puisse me persuader que cette relation va m’amener quelque chose, ce qui est le cas par exemple avec Daniel. Chez moi, il y a cette volonté d’évoluer, de confronter les points de vue. Après il peut y avoir des situations ou je suis en bout de piste, où il n’y a pas de solution, et où je prends les décisions qui s’imposent.
Quels sont les points forts de PULSIONS?
Par rapport aux autres tests que j’ai eu l’occasion de faire, soit sur des assessments ou des tests psychométriques, PULSIONS se distingue clairement. Il y a une foule de tests de personnalité, il n’y a qu’une méthode PULSIONS. C’est un outil puissant pour moi, qui veux toujours comprendre. Ça me fascine, c’est très pointu, très spécifique. J’apprécie aussi le côté multitool. Ça m’a servi dans des situations professionnelles comme privées. J’y ai même eu recours pour l’orientation professionnelle de mes deux enfants. Ça m’aide aussi dans certaines relations avec des proches. J’essaie de raisonner PULSIONS dans certaines situations. PULSIONS vous montre le petit bouton qu’il suffit parfois d’actionner pour mettre en route des grandes roues. J’aime bien cette métaphore.
Avez-vous songé à vous certifier?
Moi je serai vraiment très intéressé. Ne serait-ce que parce que je bombarde souvent Daniel de questions. J’ai toujours eu un attrait pour tout ce qui touche aux RH pour dire la vérité. Après, il y a une question d’utilité, ça serait peut-être l’occasion d’une réorientation professionnelle. Mais vu mon âge, ça n’est pas d’actualité (il rit).
Avez-vous le souvenir de situations dans lesquelles PULSIONS vous a été utile?
Très récemment dans le cadre d’un petit conflit avec l’un de mes collaborateurs qui refusait d’aller dans une direction vers laquelle nous souhaitions nous diriger… Je finissais par m’énerver, par générer de très mauvaises ondes que je dirigeais contre lui. Puis à un moment donné, j’ai dit stop. J’ai réfléchi un peu, jusqu’à comprendre que chez lui la pulsion fondamentale était très probablement l’Orgueil. La mienne est la Performance. Nous avons eu une nouvelle discussion où je lui ai di: «Dans cette situation, je comprends tout à fait ton refus de rentrer dans cette démarche. Tu l’assumes. Mais ce que je trouve dommage, c’est que compte tenu de la considération que les hautes instances ont pour toi, tu risques d’entacher ça pour une bêtise.» Et d’un coup, tout s’est mis en route. J’avais touché le point sensible. Plus tard, j’ai discuté de ça avec mon épouse, passionnée du domaine hippique, qui m’a dit en riant que j’étais un manipulateur. Je lui ai répondu du tac au tac: «Oui je suis un manipulateur. Tout comme toi. Toi tu es manipulatrice avec ton cheval. Quand tu veux l’amener à faire quelque chose qu’il refuse, tu ne lui mets pas un coup d’éperon mais tu travailles des semaines avec un coach pour trouver comment obtenir ce que tu veux.»
Vous êtes vraiment un convaincu de la méthode!
Tout à fait. Je trouve qu’avec PULSIONS les relations deviennent plus fluides. C’est très puissant. Dans la dynamique professionnelle comme privée, dans la relation aux autres. Dans des phases critiques où la communication est difficile, dans les étapes de vie quand on perd de vue le côté relationnel, cela peut être extrêmement utile.