Manuela Forno: « PULSIONS amène à une relecture de soi. »

Certifiée depuis 2007, Manuela Forno, utilise PULSIONS dans le cadre de Crossroads, l’entreprise qu’elle a créée à Genève et au sein de laquelle elle dispense ses conseils de spécialiste en orientation professionnelle. Qu’il s’agisse d’accompagner une personne en quête d’un nouveau chemin en l’aidant à définir ses forces et ses faiblesses, ou à déterminer quel poste lui convient le mieux selon ses aptitudes, Manuela fait, depuis de nombreuses années, totalement confiance à la précision de la méthode.

Quels sont les domaines d’activités de l’entreprise que vous avez créée en 2002?

Avec Crossroads, je suis active dans trois grands domaines. Le premier concerne les bilans de compétences, que ce soit à la suite d’une remise en question, induite ou non, d’une réflexion personnelle ou d’un “accident de parcours” professionnel. Lorsqu’une personne a des interrogations sur ses propres aspirations, sur son environnement de travail ou sa fonction, je mets en place un accompagnement autour d’un questionnement sur ses motivations, ses préférences, ses intérêts et sur sa vision professionnelle.

Le deuxième grand axe est l’orientation professionnelle pour les jeunes, entre 17 ans et le début des études universitaires le plus souvent. Ma mission est de pouvoir les aider à définir leur avenir professionnel, par rapport à ce qu’ils portent comme valeurs, comme motivation, comme intérêts, etc.

Enfin, le troisième axe est l’aide à la rédaction de CV ou de lettre de motivation, afin que ces documents reflètent au mieux le profil de la personne. Je travaille essentiellement pour les personnes à Genève, un peu dans le canton de Vaud et de Fribourg, et pour les personnes de la zone frontalière, car j’aime avant tout rencontrer les gens en vrai.

En résumé, je m’adresse à toute personne en questionnement sur son avenir professionnel, notamment aux jeunes qui souhaitent s’orienter d’une manière consciente et ne pas laisser ce choix au fruit du hasard.

 Quel a été votre parcours avant de créer votre entreprise?

J’ai fait carrière dans les ressources humaines. J’ai travaillé dans le secteur de la formation professionnelle au sein de multinationales, puis dans le recrutement et ensuite dans des domaines plus généralistes en RH, où j’ai, entre autres, été active dans du coaching pour les employés et les cadres. J’ai travaillé à Genève pour SGS, pour HP et pour un groupe financier qui s’appelle Capital International.

Quand avez-vous connu PULSIONS?

Je suis certifiée depuis 2007 mais c’est en 2006 que j’ai connu la méthode grâce à Jérôme Boujol (ancien directeur de Pulsions Management SA, ndlr). On a échangé nos points de vues sur différentes méthodes: j’étais alors certifiée d’un autre outil et lui me présentait PULSIONS. Et puis j’ai décidé assez vite de me certifier, car je trouvais que c’était vraiment un outil unique et très précis.

 Dans quelle mesure est-il différent de ceux que vous connaissiez?

C’est un test qui analyse les comportements au lieu de “juste” dresser le portrait d’une personnalité. Ce que j’apprécie, c’est qu’il y a plusieurs grilles de lecture. On peut en faire beaucoup avec un seul test, répondre à de nombreuses questions, à des interrogations différentes. Dans un test de personnalité classique, on va avoir des informations sur un profil, des préférences, ou sur un style de management mais ces indications ne vont pas vraiment répondre à des questionnements précis. Avec PULSIONS, on peut vraiment travailler sur le contexte. Répondre à des questions comme, par exemple : “Quel est mon environnement de prédilection?”, “Quels sont les rôles les plus en ligne avec mes comportements?”.

On peut aussi procéder à des choix plus clairs, notamment quand on hésite entre deux ou trois postes, et faire ainsi un job matching. PULSIONS permet d’analyser de très nombreuses dimensions dans ce domaine alors que d’autres tests n’en soulèvent que trois ou quatre. Là, vous avez quand même huit dimensions particulières dans les comportements et puis quatre zones dans lesquels ces comportements s’activent. Cela permet vraiment de faire une analyse précise, très spécifique.

Selon moi, il est adapté au public adulte, à partir de 25 ans. Je ne l’utiliserais pas forcément avec des jeunes par exemple qui n’ont pas encore vécu une expérience professionnelle pour cerner ces comportements et leurs enjeux dans le milieu du travail. Ça aide davantage dans le choix d’un type d’environnement, d’un type de fonction.

Vous utilisez un certain nombre d’outils psychométriques, que vous apportent ces tests dans votre travail ?

C’est utile quand on essaie de vraiment comprendre le fonctionnement d’une personne. On peut utiliser des tas de méthodes, se mettre à la place des personnes, instaurer une discussion sur leur ressenti mais un outil psychométrique, c’est un peu comme un miroir. Du coup, la personne ne le perçoit pas comme un jugement personnel car c’est un outil objectif qui parle. On peut expliquer à une personne pourquoi ça n’a pas marché, pourquoi ça marcherait mieux comme ça… On peut donner des pistes pour retrouver ses zones de confort et de prédilection, ça permet de donner des conseils plus soutenus par la réalité du test. Et j’avoue que, dans ce contexte, PULSIONS tombe toujours très juste. Il met le doigt sur beaucoup des comportements qui amènent à l’échec ou à la réussite, il explique les éventuelles frustrations. PULSIONS amène à une relecture de soi. Cela permet à la personne de mieux accepter certaines difficultés, de s’améliorer, de ne pas persister dans certains comportements ou dans certains rôles. Cela amène aussi à lâcher prise plus rapidement.

 Quels sont, justement, les points forts de PULSIONS ?

La plupart des tests psychométriques se contentent de décrire la personne. C’est un peu une description dans l’absolu, avec de légères petites nuances, mais selon des typologies bien définies. Là, ce qui est intéressant, c’est qu’on a différents comportements qui peuvent varier selon le contexte, l’environnement. On peut prédire comment une personne va réagir sous pression ou quand on lui demande de prendre une initiative. Moi je trouve que PULSIONS permet une analyse très différente des autres tests, beaucoup plus précise et diversifiée. C’est vraiment comment vous agissez, comment vous vous comportez et dans quel contexte.

La plupart des gens à qui je propose le test me disent que c’est bluffant de pouvoir mettre des mots sur la manière dont on fonctionne de manière naturelle. D’avoir des explications sur l’adéquation ou la non-adéquation de sa manière d’agir. D’être capable, ensuite, de réagir avec un certain recul quand, par exemple, on se voit déraper : “OK j’en suis là. Soit je persiste là-dedans, soit je cherche à changer de zone en activant d’autres comportements.” Cela peut être un outil de connaissance de soi, d’amélioration de soi, mais c’est surtout assez “scotchant” sur la justesse et la précision du comportement. Avec PULSIONS, il y a autant de profils différents que de personnes. C’est un outil qui permet d’être très proche d’une réalité individuelle et ce, de manière très précise.

Ça permet aux gens d’accepter beaucoup mieux que quelque chose n’ait pas marché. Ils peuvent ensuite décider d’agir ou que cela ne va pas être possible parce que c’est trop décalé de l’environnement qui leur convient, de leur manière naturelle d’agir.

 Dans quelle situation vous utilisez l’outil?

Je l’utilise pour des personnes qui ne savent pas ou plus trop quel type d’entreprise ni quel type de rôle leur conviendraient le mieux. Quand les personnes sont un peu perdues, et que je sens que ce n’est pas forcément parce qu’elles n’aiment pas leur travail, mais juste parce qu’elles ne savent pas trop où se réorienter. Cela aide à comprendre d’où vient le problème. De la personne? De son environnement? De ce qui lui est demandé? PULSIONS aide beaucoup à comprendre d’où peut venir un sentiment de mal-être.

Je l’utilise aussi pour des personnes qui hésitent entre plusieurs jobs, pour faire un job matching. On dresse le profil requis pour le poste et le profil de la personne. Cela lui donne des indications claires et visuelles du décalage ou de l’adéquation entre ses comportements et les exigences du poste. Ce sera alors plus simple pour elle de faire le bon choix.

 Avez-vous le souvenir d’un cas où PULSIONS vous a été très utile?

J’ai eu une fois une personne qui est venue me consulter à la suite d’un burn-out. Elle m’explique alors qu’elle a fait ce burn-out parce qu’on lui demandait trop de choses, et que, quoiqu’elle fasse, ça n’allait jamais, qu’elle se sentait sans cesse submergée. Elle rejetait beaucoup la faute sur son employeur qui, selon elle, lui en demandait trop. Quand on a fait le test PULSIONS, elle a pu se rendre compte qu’en fait, ça n’était pas tant l’employeur qui était le problème mais plutôt son comportement et que cela venait d’elle. Toutes ses pulsions étaient dans le bleu, dans la zone haute de cohabitation : en bref, cela lui a indiqué qu’elle n’était pas au contact des besoins du terrain mais qu’elle anticipait constamment des hypothétiques besoins qui, en fin de compte, se révélaient inutiles pour l’entreprise. Et c’était important pour elle de constater qu’avec son comportement, elle avait participé à la création de son propre burn-out en voulant tout le temps faire mieux et avoir de nouvelles idées. Ça lui a permis de comprendre, pas forcément de stopper, ce comportement qui est dans sa nature. Et d’arrêter d’en vouloir à son employeur, de se remettre elle-même en question pour ensuite identifier un rôle ou un environnement qui lui demanderait d’apporter de nouvelles idées, de proposer des choses. Un point de départ pour chercher un job mieux adapté à son comportement. Le fait qu’elle prenne conscience qu’elle était en partie responsable de son burn out lui permettra d’éviter de se mettre à nouveau dans des situations où la rupture est inévitable.