Frédéric Gebruers: «PULSIONS est un puissant outil de management»

Chasseur de têtes depuis 16 ans, Frédéric Gebruers est à la tête de Bridgefy Partners, le cabinet de conseil qu’il a fondé en février 2020. Tant pour ses activités d’Executive Search que celles de conseil en leadership auprès de directions générales d’entreprises actives dans la finance, la construction, l’énergie, le manufacturing et le luxe, le Genevois utilise la méthode PULSIONS dont il est certifié depuis décembre dernier. Pour ce convaincu, cet outil de management représente une corde de plus à son arc. Interview.

On connaît le terme de chasseur de têtes… Mais moins souvent ce qui se cache derrière cette profession. A quoi ressemble l’une de vos journées de travail?

Je dirais qu’il y a deux aspects principaux. Tout d’abord le contact avec le client, qui occupe une bonne partie de mon temps: il faut aller à sa rencontre, établir une relation de confiance et tenter de bien cerner ses problématiques. L’autre partie, c’est de produire. Pour mes activités d’Executive Search, c’est d’identifier les bons candidats, les approcher et les rencontrer pour voir s’ils correspondent aux besoins de nos clients. Pour cela, comme je le disais, il est très important d’établir une relation de confiance, pour que nos partenaires nous expriment leurs besoins et préoccupations et aient envie de nous en confier la résolution. Dans notre domaine, on se retrouve surtout à devoir gérer des aspects humains au-delà des seules compétences techniques et du savoir-faire. Il faut pouvoir repérer des personnes qui ont les compétences mais aussi le comportement et les qualités humaines pour s’intégrer chez nos clients.

On comprend que la méthode PULSIONS doit vous être utile. Mais comment l’avez-vous connue?

Par hasard, sur les réseaux sociaux. J’ai lu un article qui portait sur le témoignage d’un des certifiés. Je l’ai lu jusqu’au bout et j’ai trouvé ça incroyable. J’utilise quelques tests de personnalité mais pas une méthode capable d’identifier chez les individus leurs façons d’agir, de se comporter dans un contexte précis. Et c’est exactement ce que l’on cherche: imaginer la façon dont la personne va agir naturellement dans telle ou telle situation imposée par sa fonction. Pour le recrutement, c’est une plus-value incroyable.

J’ai pris rendez-vous directement avec Daniel Schmid (le fondateur de la méthode PULSIONS, ndlr) qui m’a présenté la méthode et m’a fait passer le test. La restitution était vraiment impressionnante: cette personne qui me connaissait à peine était capable de voir comment je fonctionnais. Il n’y avait aucune erreur, c’était précis. Chaque fois qu’il évoquait quelque chose, j’avais tout de suite un flashback sur un élément de vécu. Les personnes à qui j’ai fait passer le test ont eu ensuite exactement la même réaction. L’outil a une puissance incroyable.

Vous avez été séduit jusqu’à avoir envie de l’utiliser tout de suite?

Oui, parce que quand j’ai passé ce test, j’ai été bluffé. Je me suis parfaitement reconnu. Avec cette méthode, on met des mots relativement simples sur des façons de faire. C’est compréhensible par tous, contrairement à certains tests de personnalité qui emploient un vocabulaire parfois compliqué. Là, la discussion est très pragmatique, pratique, et elle entraîne rapidement un échange très riche. Quand on discute avec un consultant certifié, il y a un dialogue qui s’installe, on donne notre ressenti. Dans le recrutement ou le coaching, c’est un excellent outil de communication

Quelle est la valeur ajoutée de PULSIONS dans le cadre de votre activité?

C’est un indéniable plus. La personnalité d’un candidat peut être intéressante à cerner.  Savoir comment la personne peut agir de manière naturelle et selon les contextes, c’est unique. C’est quelque chose que ne proposera jamais un test de personnalité.

Comment cette méthode est-elle perçue par vos clients?

Pour comprendre l’outil, il faut l’avoir expérimenté. La meilleure solution quand on aborde la méthode avec un client, c’est de l’y soumettre et de lui restituer son profil. Ainsi, il va pouvoir comprendre la mécanique et en saisir la force. C’est très rapide et très efficace.

Lorsque la personne adhère, tout le reste coule de source: s’il a des difficultés dans ses recrutements ou au sein de son équipe de direction, il va vouloir utiliser PULSIONS.

Justement, à quel moment avez-vous recours à PULSIONS?

Je pense qu’il faut limiter cet exercice à des fonctions-clefs dans une entreprise. Des gens avec des responsabilité managériales. Dans une phase de recrutement, chez Bridgefy Partners, nous l’utilisons dans ce que l’on appelle la short list. Et encore… Quand on présente cinq candidats à une direction, nous limitons cette évaluation aux deux finalistes avec lesquels nous envisageons d’aller plus loin. Quand on a un client qui est passé par PULSIONS, on peut même définir avec lui en amont le type de profil et de comportements qu’il s’attend à retrouver chez son futur collaborateur. Et voir quel candidat rentre le mieux dans les cases. C’est un outil de dialogue intéressant sur le type de candidat recherché.

 L’utilisez-vous aussi dans votre activité de conseil en leadership?

Oui, notamment pour régler un manque de cohésion au sein d’une équipe de direction qui n’adhère pas totalement à la stratégie d’entreprise, ou quand règne un problème de communication. PULSIONS peut permettre de s’évaluer avec un langage commun, pour que chacun comprenne sa façon d’interagir avec l’autre et inversement. Savoir qu’il n’y a pas de mauvais comportement, mais des comportements parfois extrêmes qui peuvent être adéquats ou inadéquats. Comprendre pourquoi la personne que l’on côtoie agit comme elle le fait. Arriver à comprendre l’autre sur des critères objectifs, c’est énorme. C’est un excellent outil de management.

Avez-vous une anecdote particulièrement marquante quant à votre expérience de PULSIONS?

Quelqu’un à qui j’avais fait passer le test avait la pulsion Performance personnelle très haut dans le Bleu. Lorsque je lui ai fait la restitution avec le langage PULSIONS, il a tout de suite réagi: «C’est drôle ce que tu me dis, mais j’ai divorcé deux fois et mes deux ex-femmes me reprochaient de trop imposer mes idées et ma façon de voir les choses.» C’est quelqu’un que je connais par ailleurs et je ne le percevais pas forcément ainsi dans le milieu professionnel, même si j’avais senti chez lui ce besoin d’affirmer ses idées. J’ai été finalement très étonné de découvrir que dans un contexte plus personnel, il était amené à agir ainsi.