Catherine Monnin: «La finalité de PULSIONS, c’est la bonne personne, pour la bonne mission, au bon moment.»

Qu’il s’agisse des cours de management qu’elle dispense à la Haute école de gestion de Genève, de son activité de spécialiste en communication non verbale, en passant par les formations axées sur la conduite d’équipe qu’elle organise et dirige, Catherine Monnin met l’humain, et son comportement, au centre de tout son travail. Une préoccupation qui l’a naturellement menée à utiliser la méthode PULSIONS et à s’en faire certifier en octobre 2019. Interview.

Enseignante, formatrice, spécialiste en communication comportementale… Votre palette d’activités est très variée. Pouvez-vous nous en dire un peu plus?

J’ai tout d’abord un parcours académique, je suis Docteure EPFL en Science du management et j’ai en effet développé trois activités principales: la première est totalement en lien avec cet univers académique, puisque je donne des cours niveau Bachelor et Postgrade à la HEG, la Haute école de gestion de Genève. J’y dirige aussi un CAS, Certificate of Advanced Studies, en gestion de PME. Je travaille également à l’IFAGE, la fondation pour la formation des adultes, toujours à Genève, pour laquelle je suis responsable de la filière management. Je mets en place des programmes qui mènent, par exemple, au brevet fédéral de conduite d’équipe. Enfin, j’ai créé ma société de conseil, Keyteam, à travers laquelle je donne des formations sur-mesure en communication et management, je fais de l’accompagnement pour le top management et le management de proximité. C’est pour toutes ces raisons que j’ai voulu me former à PULSIONS, car l’une de mes spécialités est la communication comportementale au sein du management.

Qu’entendez-vous exactement par «communication comportementale»? 

Il y a principalement deux aspects. D’abord, je travaille beaucoup sur la communication non verbale des dirigeants et l’impact qu’elle peut avoir sur la motivation des collaborateurs, en étudiant le langage corporel: les attitudes, les mouvements, les regards… Je suis par exemple allée en Corée du Sud il y a deux ans pendant les JO pour étudier le comportement des Sud-coréens. Je suis aussi sophrologue, et j’utilise cette technique de relaxation dans le domaine de la gestion du stress et de la prévention du burn out. L’étude de la communication non verbale avec la synergologie comme grille de lecture selon une méthodologie, comme peut l’être PULSIONS, m’aide dans ma compréhension de la personne, pour l’aider à mieux communiquer sur le terrain et mieux manager.

Quel type de personne avez-vous à côtoyer dans cette activité ?

Des personnes venant d’univers très variés. Je travaille avec la police, les infiltrés de terrain, la police scientifique et criminelle. J’accompagne aussi des personnes dans le milieu de la haute horlogerie, de l’industrie du luxe ou des banques dans le but de former les collaborateurs à aborder et gérer un client.

Vous montrez à l’évidence un intérêt certain pour le comportement d’autrui…

Oui, je me suis toujours intéressée à l’autre, j’aime bien comprendre comment il fonctionne et le fil rouge de tout c’est de trouver la clé pour mieux communiquer. Avec les mots, on peut mentir, mais pas avec le corps. Et ce qui m’intéresse, c’est l’authenticité du message. C’est une force de pouvoir interpréter ce que les gens ressentent mais ne verbalisent pas. La personne que l’on parvient à comprendre ainsi se sent mieux écoutée, plus reconnue et motivée et par conséquent plus productive au travail.

PULSIONS identifie justement les comportements. Comment avez-vous connu cette méthode?

Je cherchais un outil qui puisse venir compléter mes compétences, une solution qui permettait d’évaluer le client de façon quantitative, en le mettant face à un diagnostic. J’ai mis sur pied un programme en collaboration avec la FER Genève, la Fédération des entreprises romandes, sous la forme d’un certificat d’études avancées en gestion de PME à la HEG qui s’adresse à des dirigeants de PME, des dirigeants administratifs, des directeurs, etc. J’y fais intervenir Daniel Schmid, le fondateur de la méthode PULSIONS, autour de la question du diagnostic comportemental. On a commencé par un jour, puis devant l’intérêt que cela suscitait, on a senti qu’il fallait approfondir et ajouter une autre journée. PULSIONS donne tout de suite un éclairage sur la façon d’agir de la personne, et au-delà des tests qui visent la personnalité, c’était le seul outil qui portait sur le comportement.

Vous avez donc senti que PULSIONS pourrait vous être utile?

Oui, totalement, car il ne s’agit pas d’un test de personnalité mais d’un formidable outil pour mieux comprendre comment on agit. Il se démarque de tous les tests traditionnels, MBTI et autres… Il permet d’identifier un profil, de voir s’il correspond à l’entreprise, à ses enjeux et s’il est en adéquation avec le poste pour pouvoir en assumer pleinement la responsabilité. Cela reflète une demande actuelle nécessaire et une vraie prise de conscience. Quand on touche à la personnalité, on touche à l’être. Là, on est dans le faire, dans l’action. C’est bien plus facile d’accès pour une personne de se soumettre au test et d’en entendre la restitution, qu’il soit manager ou pas d’ailleurs. C’est moins intrusif. Car c’est beaucoup plus difficile de parler de soi et de son intimité. J’ai trouvé une méthode qui correspond parfaitement à ce que je fais. C’est pragmatique, concordant et c’est interpellant car on peut se remettre en question. Cela suscite une autocritique et un dialogue constructifs.

Dans quelles situations avez-vous recours à PULSIONS?

Souvent dans une situation de recrutement, avec par exemple deux candidats finalistes. On peut réaliser un diagnostic pour chaque candidat, avec un feedback avec chacun d’eux pour échanger, et donner un avis sur le mode opératoire de chaque candidat pour que le recruteur puisse choisir la bonne personne à la bonne place. La finalité en fait de cela c’est: la bonne personne, pour la bonne mission, au bon moment. Car si cela ne se passe pas ainsi, non seulement le collaborateur peut être en souffrance mais l’entreprise aussi. Et cela aura de fâcheuses conséquences…

J’utilise aussi PULSIONS pour évaluer le fonctionnement d’une équipe: un manager qui souhaite en savoir plus sur les profils de son team pour mettre la bonne personne au bon poste et compléter ou renforcer si besoin les compétences de son équipe. Si l’on a que des gens « guerriers » dans le Rouge (contexte de rupture, ndlr) et qu’on n’a pas de gens très opérationnels et pragmatiques dans le Vert (contexte de la collaboration dans le quotidien, ndlr) ou conceptuels dans le Bleu (contexte de la prise de décisions/réflexions selon sa propre conception, ndlr), il va nous manquer des ressources. L’idée au sein d’une équipe, c’est d’avoir un panel de profils complémentaires. Je peux aussi l’utiliser pour l’accompagnement personnalisé d’un manager ou d’un collaborateur.

Vous souvenez-vous d’une situation pour laquelle PULSIONS vous a été très utile?

J’ai fait faire le test à quelqu’un qui était beaucoup dans le Bleu, le conceptuel, avec la Performance personnelle comme pulsion fondamentale. C’est quelqu’un qui a sa vision des choses mais qui est peu efficace dans l’opérationnel… Il venait de changer de poste et il était en plein recrutement d’un nouveau collaborateur. Lors de notre entretien, je remarque, en l’observant, qu’il avait de plus en plus de cheveux blancs, car je l’avais déjà rencontré auparavant. Le fait de faire ce test a amorcé le dialogue et il m’a avoué que depuis qu’il était à ce poste avec beaucoup de responsabilités, il ne dormait plus, il se sentait submergé. Il s’est livré comme je pense il n’avait jamais osé le faire. Le test l’a aidé car grâce à cela, il a pu identifier le profil de la personne qu’il devait recruter pour le compléter. Cette personne est quelqu’un qui est beaucoup dans le Vert, l’opérationnel, le pragmatisme et dans la collaboration. C’était exactement ce qu’il lui fallait. Ils travaillent ensemble depuis maintenant quelques années et tout se passe très bien.